Nous mettons ce chapitre à part, car nous voulons lui donner une valeur toute particulière.
En effet, confrontés journellement à de nombreux patients, ayant tous ces symptômes: fatigue intense, coups de pompe, peur d'être seul, insomnies, troubles visuels, fourmillements, angoisse, migraines, oppressions thoraciques, vertiges, colites, symptômes qui peuvent être les signes d'une seule et même chose: le spasmophilie,
Cet examen est capital, car il permet en très peu de temps et sans aucune douleur pour le patient de porter un bilan sur l'état général du malade.
D'ailleurs notre expérience de praticien n'est pas étrangère à la confiance que nous accordons à cette méthode de diagnostic.
Bien que l'Iridologie moderne soit assez récente, n'ayant vu le jour qu'à la fin du siècle dernier, il semble que l'origine de cette méthode soit fort ancienne. Hippocrate faisait déjà allusion à l'importance primordiale de l’œil - donc de l'iris - dans l'examen d'un sujet, lorsqu'il déclarait: "Tels sont les yeux, tel est le corps."
Il semble que, depuis l'Antiquité, la connaissance d'une relation privilégiée entre l’œil et le reste du corps ait été reconnue et utilisée par ceux qui s'intéressaient à la santé de leurs semblables. Cette connaissance paraît ensuite s'être estompée au cours des siècles, et n'avoir plus été que l'apanage de quelques rares initiés, jusqu'à ce jour de 1837, ou le jeune garçon nommé Ignace Peczely, né onze ans plus tôt à Egervar en Basse Hongrie, fut le témoin d'un phénomène curieux. C'est lui même qui rapporta plus tard cette anecdote devenue légendaire: au cours d'une promenade, il fut soudain attaqué par une chouette apeurée et aveuglée par la lumière du jour. En se défendant, le jeune Ignace Peczely lui cassa involontairement une patte. Ayant pris l'oiseau de nuit pour le calmer et le soigner, il observa l'apparition soudaine d'un trait sombre dans l'iris de la chouette situé du même côté que la patte blessée. Ce trait rayait l'iris depuis la pupille jusqu'à son bord extérieur. Peczely ne devait plus jamais oublier l'apparition de ce signe étrange en correspondance avec la blessure de l'oiseau.
Notre propos n'est pas ici de développer longuement toute l'histoire de l'Iridologie, ni d'énumérer les nombreux auteurs qui lui ont consacré leur travail, mais seulement de donner au lecteur une idée précise de la façon scientifique et méthodique par laquelle l'Iridologie moderne s'est élaborée jusqu'à ce jour. Nous citerons dont un très intéressant travail publié en 1953 par le docteur E.Volhart, car il peut à lui seul convaincre bien des sceptiques, en même temps qu'il donne une idée de la valeur qui peut être attachée au diagnostique irien.
Ce travail, réalisé dans le cadre de l'hôpital de Karlsruhe, porte sur l'observation de 640 malades chez lesquels 476 résultats d'examen irien confirmaient le diagnostic de la maladie, ou des séquelles d'une intervention, soit un pourcentage de succès voisin de 75% !
Actuellement, de nombreuses personnes recherchent la consultation de médecins iridologique, et ont beaucoup de mal à en trouver, pour la bonne raison qu'ils sont encore fort peu nombreux.
Ces personnes sont alors tentées de se tourner vers les iridologues extérieurs au domaine médical, dont certains ont pignon ( ou vitrine) sur rue, ou dont l'adresse s'offre complaisamment dans les rubriques publicitaires de certains journaux. Parmi eux il faut d'ailleurs reconnaître d'excellents spécialistes de l'étude de l'iris. Toutefois, nous abordons là un point épineux de problème, car l'iridologie, comme toute approche diagnostique, n'a de véritable sens que si les précieux renseignements qu'elle est à même de fournir sont générateurs d'une thérapeutique, elle-même liée à une base solide de connaissance médicales.
Du point de vue histologique, l'iris, comme l’œil tout entier, mais aussi le nez et l'oreille, est innervé par un système nerveux particulier issu du nerf trijumeau. Les fibres nerveuses conduisant les influx en provenance d'autres endroits du corps s'y termine dans des noyaux respectifs, selon un étagement particulier et dans un ordre précis. Ceci pourrait expliquer que l'on retrouve à la surface de chacune de ces trois structures - l'iris, le nez et l'oreille - une projection nette des différentes parties du corps humain donnant naissance à l'iridologie pour l’œil, à l'Auriculothérapie pour l'oreille, et à la Sympathicothérapie endo-nasale pour le nez.
Du point de vue philosophique, le viel adage d'Hermès:
"tout ce qui est en haut est comme en bas, et tout ce qui est en vas est comme en haut", se traduit chez l'homme par le fait que tout organe ou partie du corps est le reflet du corps entier, tandis que ce dernier est capable d'exprimer l'état de chacune de ses parties. L'iridologie, l'Auriculothérapie et la Sympathicothérapie déjà citées, côtoient ici d'autres techniques telles que la Réflexologie, la Chirologie, la Morphopsychologie, et également l'Homéopathie, l'Acunpucture, la Mésothérapie et la Neuralthérapie.
Un autre problème auquel se heurte parfois aujourd'hui la diffusion de l'iridologie médicale dans notre pays, est sa réputation de faire partie, de préférence, de la pratique des médecins homéopathes. Il est vrai que cela est parfois le cas, mais il est aussi vrai que cela doit changer, car l'iridologie devrait être un élément systématique de l'examen du patient, au même titre que la prise de sa tension artérielle ou son auscultation cardiaque et pulmonaire. Elle devrait orienter le diagnostique de tout médecin, quels que soient son choix et sa doctrine en matière de thérapeutique. Nous connaissons d'excellents médecins iridologues allopathes qui utilisent régulièrement cette technique avec bonheur, et n'oublient jamais d'emporter avec eux un matériel simple d'observation iriscopique, lorsqu'ils se rendent au chevet de leurs malades.
L'observation de l'Iris
De même que le radiologue utilise soit une technique de lecture directe sur l'écran de son appareil, soit le support d'un cliché (radiographie), l'examen des iris se pratique habituellement de deux façons: l'observation directe des iris - ou iriscopie - et l'étude d'après photographies - ou irigraphie.
L'iriscopie est la méthode la plus simple et la moins onéreuse. Elle peut se pratiquer à l'aide d'une banale loupe éclairante, ou mieux d'un iriscope, instrument composé d'une loupe grossissante aplanétique évitant la déformation de l'image, et de deux sources lumineuses latérales d'intensité réglable. L'éclairage obtenu par cet appareil est moins désagréable pour le sujet que celui d'une lampe placée dans l'axe de sa vision, et permet l'observation du relief de l'iris, source de renseignements importants.
Cette méthode simple demande toutefois une grande habitude de la part de praticien qui ne dispose que de quelques secondes pour son examen et son interprétation, sous peine de fatiguer les praticiens qui ne dispose que de quelques secondes pour son examen et son interprétation, sous peine de fatiguer les yeux du patient. Pour conserver une trace de cet examen, le praticien devra également prendre la peine de transcrire ses observations sur une fiche comportant deux cadrans préalablement imprimés, correspondant à l'iris droit et à l'iris gauche, et gradués comme le cadran d'une montre - il est en effet plus aisé de pouvoir noter et signaler, par exemple, une tache irienne à 6h30, que de se lancer dans une grande description.
Le sujet étant assis dans une légère pénombre, le dos tourné vers les sources lumineuses afin d'éliminer les reflets parasitaires gênants, l'examen iriscopique se fait par petite touches successives de quelques secondes chacune, afin de ne pas éblouir le patient, d'autant plus sensible à la lumière que ses yeux seront plus clairs.
Cette méthode a généralement la préférence du médecin qui dispose immédiatement des renseignements recherchés pour l'établissement de son diagnostique, et de la possibilité de faire son choix thérapeutique, au cours de la consultation, ce qui ne permet pas l'irigraphie.
Cette deuxième méthode fait appel à un matériel photographique sophistiqué, permettant d'obtenir des clichés des iris, en grandeur réelle ou en léger grossissement sur le film. Celui-ci sera le plus souvent en couleurs, dans un format 24 X 36.
Prendre le cliché de l'iris est chose aisée, rapidement exécutée, mais un délai est imposé par le développement du film au laboratoire, et le praticien devra donc revoir son patient, ce qui présente un handicape certain pour un médecin - sauf dans le cas d'irigraphies prises en même temps que sont ordonnés quelques examens complémentaires, eux même induits par une première observation iriscopique.
Par contre, cette méthode a l'avantage de fournir un cliché qui peut être conservé, archivé, utilisé pour une comparaison et preuve matérielle d'évolution lors d'une consultation ultérieure, il peut également être transmis en tant que pièce d'un dossier médical, et enfin, ce qui n'est pas négligeable, il peut servir de document pour l'enseignement de l'Iridologie.
Trames iriennes et individus
Quelle que soit la technique d'observation employée, l'examen iridologique commence par une appréciation globale de la qualité irienne, fournissant d'utiles informations sur le terrain et la vitalité du sujet. Dans un deuxième temps, cet examen est affiné par une étude sectorielle des deux iris, permettant l'approche diagnostique organique et fonctionnelle.
Rappelons que l'iris est la partie colorée du globe oculaire.
C'est une structure circulaire, rétractile, située entre la cornée et la face antérieure du cristallin. Elle est constituée d'un réseau de fibre, et divisée en deux zones distinctes par la collerette:
une zone interne, dite circulaire ou sphinctérienne, représentant grossièrement le tiers de l'iris situé autour de la pupille, et une zone externe, dite ciliaire ou radiaire, qui occupe approximativement les deux autres tiers de l'iris.
La fonction irienne principale est de commander l'ouverture et la fermeture du diaphragme pupillaire, en dilatant ou contractant la pupille par le jeu de ses fibres musculaires. L'opérateur commandant ce diaphragme est le système nerveux central, par l'intermédiaire des médiateurs des systèmes antagonistes ortho et parasympathique.
Pour l'iridologie, l'observation de la motricité pupillaire, de sa réaction à l'éclairage employé lors de l'examen, ainsi que l'observation de la collerette soit large, franchement marquée, ou au contraire petite et effacé en fournit une première information concernant la prédominance du système orthosympathique, ou celle du parasympathique. Il en résulte une indication sur le tempérament du sujet, sa sensibilité émotionnelle, et son tonus réactionnel.
La forme de la pupille elle même peut être révélatrice d'une certain nombre d'état pathologiques, s'il existe un aplatissement de sa périphérie, un décentrement, ou une ovalisation, en regard d'une zone de l'iris, ou vers un secteur rien, dont la localisation donnera une indication diagnostique. Ces déformations significatives, de même que les autres signes iriens, sont observés symétriquement dans les deux iris.
La trame irienne, formée par le réseau des multiples fibres du stroma irien, fournit à l'iridologue les éléments d'un bilan précis du terrain de son sujet au moment de l'examen, et des indications sur sa vitalité et son tonus réactionnel.
On distingue quatre types de trames iriennes:
- La trame dense.
Elle est formée de fibres lisses, régulières, serrées les une contre les autres. Elle traduit chez le sujet une excellente résistance organique avec de bonnes réactions de défense. Ce type de trame se retrouve chez des sujets sains dont la constitution calcique est à prédominance carbonique.
Une trame irienne dense traduit donc pour le médecin une excellente résistance organique avec de bonnes réactions de défense. Ce type de trame se retrouve chez des sujets sains dont la constitution calcique est à prédominance carbonique.
Une trame irienne dense traduit donc pour le médecin une excellente résistance physique, une bonne vitalité et des réactions de défense solides. Par contre, elle orientera, à partir d'un certain âge, vers la recherche d'autres signes iriens révélateurs de surcharges métaboliques et autres conséquences d'excès en tous genres, ce que les homéopathes nomment la psore.
- La trame lâche.
Dans cet aspect, les fibres de l'iris sont détendues, ondulantes, plus irrégulières, elles semblent se détacher, se décoller les unes des autres, certaines semblent manquer. Le sujet porteur de tels iris est de résistance et de vitalité moyennes, ses défenses sont relativement faibles tout en restant satisfaisantes.
C'est parmi les porteurs d'iris à trame lâche que l'on trouve le maximum de spasmophiles.
- La trame vacuolaire.
Sur la surface de l'iris, les fibres sont totalement distendues, elles s'écartent les unes des autres, laissant entre elles des espaces ovalaires ou losangique plus ou moins importants. Cet aspect est le signe d'une vitalité amoindrie et d'une insuffisance organique réactionnelle, qui doivent rendre le praticien extrêmement vigilant en cas de maladie.
Il ne faut toutefois pas considérer une telle trame comme systématiquement pathologique, la trame vacuolaire est caractéristique des sujets ayant une constitution fluorique, ceux chez lesquels la proportion de fluore de calcium est la plus importante.
-La trame rompue.
Au cours de la vie, si la constitution de base demeure, le terrain peut évoluer. Un carbonique peut ainsi voir sa trame irienne devenir lâche, puis vacuolaire, signe d'une désorganisation et d'une atteinte progressive de l'organisme. Parallèlement, sa vitalité et son potentiel réactionnel s'affaiblissent.
Avec ce dernier aspect irien, apparaît un stade évolué de désorganisation tissulaire et d'épuisement fonctionnel et organique. Cela se traduit par une trame carrément rompue localement, laissant place à des lacunes importantes, les fibres présentent un aspect anarchique et devient de leur axe normal radiant de la pupille à la périphérie, et l'ensemble donne une image générale très significative de la notion de délabrement.
L'observation d'un tel iris montre une quasi absence de résistance chez un sujet dont les indices de vitalité, d'auto défense générale, et de potentiel immunologique non spécifique, sont très diminués.
Un homéopathe parlera de terrain tuberculinique évolué, voire de terrain cancérinique.
Au niveau de la trame irienne, un signe intéressant l'Irirdologue peut être fréquemment observé, il s'agit des anneaux de crampe.
Ces anneaux se présentent sous la forme d'un cercle continu, ou parfois interrompu par endroits, ou de plusieurs cercles concentriques, toujours situés dans la zone périphérique du champ irien.
Leur teinte est claire, prenant l'aspect de filaments blancs et brillants sur les iris bleus, et de petits sillons gravés dans le relief de la trame, de couleur jaunâtre ou verdâtre, sur les iris bruns.
Ce signe est significatif d'états spasmodiques, et aussi de tempéraments anxieux, voire angoissés. Associés à un aspect rayonné de l'iris (ce que les radiologues appellent les "radis" solaris", aspect en rayons de soleil), et à une collerette tranchée (signant une hyper-ortho-sympathicotonie), les anneaux de crampe permettent de poser le diagnostic de terrain spasmophile.
- La couleur des yeux.
Ayant observé la trame irienne et tiré les conclusions qui en découlent, l'iridologue s'intéresse ensuite à la coloration des iris.
Classiquement, l'iris est coloré par la présence de pigments cellulaires jaunes ou bruns. Les iris bruns, riches en pigments, absorbent les courtes longueurs d'ondes lumineuse (bleu), et réfléchissent les autres dont le mélange donne cette teinte brune.
Les iris bleus, au contraire, sont dépourvus de pigments, et absorbent les longueurs d'ondes lumineuses (bleu), et réfléchissent les plus courtes, celles du bleu.
Les iris d'autres couleurs, dits mélangés, sont pourvus d'une proportion, voire d'une répartition, variable de pigments.
Notons au passage que les chromatophores et les mélanocytes contenant les pigments iriens sont innervés par des filets sympathiques ce qui peut expliquer que des stimulations de ce système puissent s'accompagner de variations de couleur.
Il existe un rapport certain entre la couleur des yeux et les facteurs ethniques. Pour s'en convaincre, il n'est que de constater la majorité d'yeux bleus (plus de 18%) existant chez les Scandinaves, la petite majorité d'yeux bruns (55%) chez les Français et celle plus importante d'yeux bruns (76%) chez les Espagnols.
Pour Peczely, la couleur normale de l'iris d'un individu sain, est le bleu! Tandis que selon le docteur Léon Vannier, les yeux bruns indiqueraient un état intoxication, c'est à dire d'encombrement de l'organisme par des déchets d'origine endogène ou exogène. Ces états pourraient être acquis ou héréditaires.
Il est remarquable que les nourrissons, en général, ont effectivement les yeux bleus, la pigmentation ne venant modifier cette couleur qu'au bout de quelques mois. Il est remarquable également de noter que dans certains cas, tels qu'un traitement médical bien conduit jusqu'à son terme, ou un séjour prolongé sous certains climats, des patients présentent des modifications de la couleur de leurs iris, et voient leurs yeux s'éclaircir.
Il ne faut toutefois pas donner une grande importance à la coloration brune de l'iris et en déduire forcément un état d'intoxination, car si cela peut s'avérer vrai dans quelques cas, la coloration brune n'est habituellement que le reflet de l'hérédité, la cause initiale éventuelle ayant disparue depuis des générations.
Par contre, on peut accorder beaucoup d'attention à un iris bleu dans lequel on voit apparaître progressivement la couleur brune. Le diagnostic d'intoxination prend alors toute sa valeur.