Extrait du livre du Docteur Jean-Claude Houdret Spasmophilie, mythe ou réalité... Comment s'en sortir ? aux éditions Presses de Valmy.
Il convient de préciser certains points fondamentaux qui lui sont particulièrement destines, ceci afin d'éviter les erreurs alimentaires susceptibles de déclencher une décompensation.
De même est-il précieux de conseiller les spasmophiles déjà décompensés.
Philippe Kerforne : Que doit éviter un spasmophile de manière générale ?
Docteur J-C Houdret : Tous les excitants : le café, le thé, le vin et les alcools, le coca (même light). En revanche le coca diet sans caféine est autorisé aux accros de cette boisson.
En effet, ils contiennent des alcaloïdes (caféine, théine) ou de l'alcool agissant sur le système nerveux sympathique. Ces boissons rompent le fragile équilibre existant chez le spasmophile entre ses systèmes orthosympathique et parasympathique. Elles risquent alors de favoriser une décompensation.
Il est aussi important pour un spasmophile de prendre ses repas à heures fixes. C'est un facteur d'équilibre.
Philippe Kerforne : Une tendance à la dénutrition a-t-elle été observée chez les spasmophiles ?
Docteur J-C Houdret : Il est évident qu'il y a peu de "gros" spasmophiles décompensés. D'abord, parce que la perte de poids accompagne souvent les signes cliniques de la spasmophilie. L'inappétence fréquemment observée chez le spasmophile est due à la fatigue typique de ce syndrome, mais aussi au manque d'appétit consécutif à une préparation qualitative routinière des repas. A force de quasiment toujours manger la même chose, le spasmophile finit par ne plus se nourri. Cela aboutit souvent à une dénutrition... qui ne fait qu'aggraver son état !
Pour lutter contre cela, il importe d'établir un régime alimentaire adapté au patient, varié et où l'on insiste sur une présentation attractive des plats.
Philippe Kerforne : Quels sont, actuellement, les aliments plus spécifiquement recommandés à un spasmophile ?
Docteur J-C Houdret : Comme pour un non-spasmophilie, je lui conseillerai une alimentation variée afin de combler ses besoins journaliers en protides, glucides, lipides, sels minéraux, vitamines... Si besoin est, il prendra des compléments alimentaires et les oligo-éléments qui lui seront prescrits.
Philippe Kerforne : Les aliments riches en minéraux, notamment en calcium, en magnésium et en phosphore, semblent néanmoins vivement préconisés...
Docteur J-C Houdret : Effectivement, une des explications de la spasmophilie étant un déficit en sols minéraux, et particulièrement ces trois-là, le spasmophile doit veiller à ingérer des aliments qui en contiennent.
Pour le magnésium, les besoins habituels d'un individu normal se situent aux environs de 300 mg (le double chez la parturiente !). Le spasmophile trouvera son bonheur en mangeant des céréales entières, du cacao, ou des fruits secs. Il peut compléter son alimentation par du magnésium pharmaceutique. L'assimilation du magnésium venant des céréales est facilitée par la consommation simultanée de yaourts maigres, de vitamine B6 qui le fixe, et de vitamine D.
Philippe Kerforne : Quelles sont les fonctions des vitamines B6 et C ?
Docteur J-C Houdret : Nous avons déjà évoqué le rôle de la première dans la fixation du magnésium. Elle est présente surtout dans le poisson (maquereau, saumon), le boeuf et le germe de blé.
Quant à la seconde, inutile de la présenter, vu la publicité faite autour d'elle à cause de ses propriétés de récupération et de dynamisation de l'organisme. Attention cependant à ses versions pharmaceutiques ; notamment pour le fatigué spasmophile, car elles accentuent parfois les troubles du sommeil.
Philippe Kerforne : Notre conclusion insistera donc sur l'importance d'une alimentation variée...
Docteur J-C Houdret : C'est la clé d'une diététique équilibrée aussi bien pour le spasmophile non déclaré, fatigué que décompensé. Le principal étant de rectifier les carences surtout en minéraux et en vitamines.
Ces carences ont des causes objectives comme les méthodes modernes d'agriculture utilisant beaucoup d'engrais azotés. Ce qui provoque une prédominance du potassium par rapport au calcium et au magnésium au niveau de beaucoup de plantes. L'absence ou l'insuffisance des sels minéraux est aussi causée par un raffinage trop systématique de beaucoup d'aliments courants : sel, sucre, céréales...
Enfin, les phénomènes de modes alimentaires contribuent à nos manques vitaminiques et minéraux. Ainsi, il y a quelques années, une vogue entretenue par certains médias dit spécialisés condamna les graisses alors que les lipides sont indispensables à notre équilibre ! De même, régulièrement des aliments sont montrés du doigt parce qu'ils font grossir avant d'être réhabilités des mois, voire quelques semaines plus tard !
Philippe Kerforne : Le "bon docteur Houdret" a-t-il quelques ultimes conseils à donner ?
Docteur J-C Houdret : Je préconise aux spasmophiles de boire tous les matins un jus de pamplemousse rose et l'équivalent d'un quart de litre de lait par jour. Enfin, de consommer quotidiennement une dizaine ou une quinzaine de gramme de beurre frais pour avoir un apport suffisant en vitamine A.
A tout prendre, mangez plutôt un vrai beurre cru (normand ou breton) avec ou sans sel !
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