PREMIÈRE PARTIE
La spasmophilie: une maladie ?
La spasmophilie est-elle vraiment une maladie ?
Si l'on considère qu'une maladie est une somme de symptômes typiques caractérisant un état morbide, on peut admettre que le terme de maladie est excessif. En effet, aucun des symptômes n'est tout à fait spécifique de la spasmophilie. D'autre part, il faut insister sur le fait que beaucoup de gens s'ignorent. C'est la qu'intervient la notion de terrain car certaines personnes sont atteintes un jour d'une spasmophilie patente, déclarée à la suite d'un stress quelconque de la vie, alors que d'autres ne présenteront aucune pathologie à la suite du même stress.
On peut considérer que la spasmophilie est un état, une modalité de réponse de l'organisme à des événements internes ou externes. Les troubles présentés trouvent leur origines dans l'élément majeur qu'est l'hyper-excitabilité-neuromusculaire.
7 millions de français sont spasmophiles...
Pour fixer les idées quant à la fréquence de cette affectation et même en s'en tenant à une définition rigoureuse, il y a 14% de sujets qui sont spasmophiles, c'est à dire 7 millions de Français.
Cette affection existe dans toutes les races et en particulier dans la race noire ou elle est assez fréquente. Les manifestations cliniquement de la spasmophilie s'extériorisent trois à quatre fois plus souvent chez la femme que chez l'homme. L'hypothèse la plus vraisemblable s'explique par le fait que les hormones féminines favorisent l'extériorisation de cette affection en abaissant le seul d'excitabilité neuro-musculaire en le sensibilisant.
La spasmophilie est réputée atteindre surtout l'adulte jeune et pourtant elle peut se rencontrer précocement chez l'enfant où elle se traduit par un comportement particulier: instabilité psychomotrice, irritabilité, cauchemars, énurésie. Certains bébés particulièrement difficiles s’avéreront plus tard des spasmophiles confirmés. Cette notion de bébés spasmophiles est un peu connue et explique bien des comportements désagréables.
Les femmes de tous âges peuvent être spasmophiles avec une moindre fréquence après la cinquantaine.
Tous ces détails expliquent deux faits:
-La prédominance féminine dans la spasmophilie, bien qu'un tiers des spasmophiles soient des hommes.
-Les manifestations caractéristiques de la spasmophilie, c'est à dire les signes d'hyperexcitabilité neuro musculaire s'estompent après la ménopause , l'état constitutionnel persistent mais se traduit différemment.
Signalons enfin que la spasmophilie à volontiers un caractère familiale justifiant la qualification "d'état constitutionnel".
Nous somme d'ailleurs fréquemment amenés à traiter plusieurs personnes d'une même famille, par exemple mère et fille, frères et sœurs. Le professeur H.P Klotz, à la suite d'une étude statistique, affirme que l'enfant d'un spasmophile a deux risquent sur trois de l'être à son tour.
Pendant des années, latente, compensée et muette, la spasmophilie peut se révéler à la suite d’événement "traumatisants".
Ce terme devant être entendu dans l'acception la plus large possible telle par exemple des événements psycho-affectifs: chocs moraux, émotions vives, situations conflictuelles, surmenage.
Dans d'autres cas il peut s'agir d’événements physiologiques, pathologiques, pathologiques ou thérapeutiques qui peuvent bouleverser la régulation du calcium telle qu'une croissance rapide, une grossesse, un accouchement, l'allaitement, des troubles du transit intestinal (diarrhées par exemple), une hyper calciurie (augmentation de l'élimination urinaire du calcium) provoquée par les diurétiques, un traitement par la cortisone, etc.
De même, et une façon plus fréquente qu'on ne croit généralement, une spasmophilie peut se décompenser à la suite d'une intervention chirurgicale même bénigne, voire d'une extraction dentaire.
Les contraceptifs oraux (pilules) peuvent aggraver ou mettre en évidence les manifestations spasmophiliques dont les symptômes sont en outre volontiers plus riches pendant la période menstruelle.
Enfin, et ceci est fondamental, il existe des variations saisonnières et les périodes de l'automne et du printemps sont particulièrement propices aux recrudescences des manifestations.
En fait, la spasmophilie est une affection dont la cause a plusieurs origines et certains mécanismes semblent être prédominants par rapport à d'autres; il importe de bien les connaître et de savoir définir les facteurs de risque afin de mieux les corriger. Il convient d'insister sur l'instabilité évolutive parce qu'elle conditionne l'attitude thérapeutique.
Signalons en outre, que beaucoup de patients ne présentent pas de manifestations pathologiques, ce sont,selon l'expression du professeur H.P Klotz "des spasmophiles bien portants".
D'autre part il existe une autre catégorie de patients qui présente certains des symptômes de la spasmophilie et ignorent qu'ils en sont atteints.
La spasmophilie est en effet le type même de l'affection fonctionnelle qui pousse le malade à aller consulter son médecin à qui incombera le diagnostic. Néanmoins, si la notion de tétanie est actuellement bien admise, certains mettent encore en doute la réalité de la spasmophilie.
Les symptômes de la spasmophilie
Il y a une telle diversité de symptômes, de valeur diagnostique inégale, qu'il est illusoire et peut- être malsain de donner une liste exhaustive des signes retrouvés au cours de la spasmophilie.
C'est d'ailleurs à cause de ce grand nombre de manifestations que certains doutent de l'existence de cette affection.
A l'opposé, toujours de ce même fait, d'autres ont assimilé toute la pathologie fonctionnelle à la spasmophilie. Il nous semble qu'aucune de ces positions extrêmes ne se justifie.
En fait, ces manifestations ne se retrouvent (heureusement) pas toutes chez le même patient. Nous décrivons plutôt les plus fréquemment rencontrées en pratique; étant bien entendu qu'il en existe sûrement d'autres. A ce propos, il faut bien considérer que l'ébauche d'un symptôme peut prendre chez plusieurs patients des aspects tout à fait différents. Il faudra donc en plus, tenir compte de la globalité et de l'individualité de chacun. La difficulté du diagnostic étant aussi probablement due à la diversité des structures psychique de chaque individu, la traduction du trouble se faisant différemment selon chacun. C'est pourquoi nous nous limiterons aux symptômes les plus typiques.
1-L'asthénie ou la fatigue
La fatigue se définit comme une diminution du pouvoir fonctionnel de l'individu tout entier. Elle représente environ 10% des motifs de consultation. C'est un symptôme témoin d'un processus normal qui permet la récupération physiologique après un effort. Elle doit disparaître alors après une période de repos. A côté de cette fatigue "normale" existe une fatigue pathologique qui ne suit pas un effort ou qui n'est pas corrigée par le repos. Elle est présente chez 90% des spasmophiles. Cette asthénie est très caractéristique et est en plus volontiers matinal; les spasmophiles se levant fatigués même après une bonne nuit. Parfois cette fatigue peut aller en s'estompant, mais elle sera accompagnée de "coups de pompe" d'une ou deux heures, d'apparition brutale, s'accompagnant d'une sensation d'anéantissement total.
Parfois seuls ces épisodes de fatigue brutale seront retrouvés, entre-temps le malade se portant tout à fait bien. Quoiqu'en général, l'asthénie soit spontanée, sans cause apparente, il peut aussi s'agir d'une fatigabilité survenant à l'effort physique ou intellectuel. Le patient ménage ses efforts "s'économisant" en quelque sorte. L'aspect psychosomatique est incontestable dans de nombreuses asthénies, mais le climat entourant l'apparition de cette fatigue chez les spasmophiles est bien particulier.
Il faudra être particulièrement circonspect quant à ce symptôme important et ne pas être tenté de porter trop hâtivement le diagnostic de spasmophilie sur ce seul signe. On pourra donc interpréter en fonction du psychisme de chaque individu, son mode de vie, ses antécédents et son terrain.
Compte tenu de la multitude des métabolismes cellulaire, tissulaire et physiologique auxquels participe le magnésium, donc le déficit est responsable en grande partie de la spasmophilie, il n'apparaît guère étonnant qu'un manque chronique de magnésium s'accroît lorsque l'organisme est soumis à des situations de fatigue permanentes ( surmenage, stress, tension psychologique, etc.), il s'organise alors un véritable cercle vicieux: plus il manque de magnésium, plus il se fatigue rapidement.
Pour combattre cet état à la fois diurne pendant le travail et nocturne correspondant à un mauvais repos, l'organisme lutte au prix d'une consommation accrue d'énergie, notamment par une mise sous tension de tout le système neuro musculaire. Ce qui n'était au départ que l'expression isolée du manque d'un élément particulier, devient peu à peu une véritable maladie qui s'auto entretient. Il faut donc réagir le plus tôt possible devant une fatigue qui évoque la spasmophilie.
2- L'anxiété
Elle est pratiquement constante. Elle peut aller d'une simple appréhension à des états d'angoisse invalidants.
Cependant, le plus souvent il s'agit d'une anxiété diffuse sans cause apparente. Elle peut s'accompagner parfois d'une sensation de "boule dans la gorge", de manque d'air, d'impression d'éttouffer, voire de mort imminente.
Cette anxiété peut se compliquer parfois d'états dépressif. Il ne s'agit pas de véritables dépressions, les troubles de l'humeur n'étant pas aussi profond et typiques. Les troubles du sommeil accompagnant l'anxiété sont également très fréquents. Il se manifestent durant une partie de la nuit, avec impossibilité de se rendormir, ou endormissement au petit matin ( vers 6 ou 7h). On peut comprendre que ces troubles du sommeil contribuent à épuiser ces malades déjà fatigués et fatigables.
Ainsi, l'anxiété, symptôme quasi constant chez les spasmophiles, doit bien être individualisé et il ne faudra pas le considérer comme un trouble névrotique pur, mais lié à toute une pathogénésie sont l'origine se trouve dans l'hyper-excitabilité neuro-musculaire.
Bien sûr, les tranquilisants peuvent amender l'anxiété mais ce ne sera qu'une thérapeutique palliative et à l'arrêt du traitement il pourra y avoir une recrudescence de ce symptôme et de ses signes accompagnateurs. Nous l'avons évoqué plus haut et nous le verrons plus loin dans un chapitre qui lui est consacré, le manque de magnésium et très souvent à l'origine de l'anxiété, qui peut se traduire par des signes psychiques, mais également par des signe physiques, incapacité de parler, impossibilité d'avaler, spasmes digestifs.
Par ailleurs, nous savons que le magnésium a une action régulatrice, voire une action calmante sur tout le système neuro musculaire. Il sera donc plus intéressant chez l'anxieux d'utiliser le magnésium qui apportera une amélioration dans plus de 75% des cas.
3-Les douleurs
Les douleurs rachidiennes (vertébrales) au niveau du cou, du dos ou de la région lombaire sont souvent retrouvées, de même que des douleurs crâniennes, soit sous forme de céphalées (maux de tête) en casques, rétro-orbitaires, frontales, sois sous forme de migraines vraies.
Par ailleurs le malade "sent ses muscles" de façon douloureuse. A la palpitation, on trouve souvent des contractures musculaires à laquelle sont soumis les spasmophiles, facilite les petits traumatismes articulaires ou vertébraux qui, quoique mineurs, sont souvent très douloureux. On peut aussi noter des claquages, tendinites et entorses à répétition.
En raison de son intervention dans la synthèse des protéines, le magnésium joue un rôle important dans la formation des fibres de collagène, indispensables aux cartilages articulaires. Il a également une action au niveau du périoste (couche externe de tissu osseux) ainsi que dans la minéralisation destinée à renforcer et à perpétuer la structure des os. Chez le spasmophile tous ces processus vont se trouver diminués, voire annihilés avec pour conséquence le développement d'une déminéralisation avec Ostéo-porose fragilisant le squelette, l'effondrement de la synthèse du collagène, l'apparition de lésions anthrosiques et un retard dans la consolidation des fractures.
Bien souvent le spasmophile consultant pour des douleurs dorso-lombaires se verra prescrire des radiographie dont le résultat ne montrera qu'une déminéralisation diffuse sans rapport avec l'intensité des troubles.
4 Symptômes sensitivo-moteurs
Au premier rang des symptômes musculaires, se situent les fasciculations ( petits tressautements musculaires) localisées aux deltoïdes, aux quadriceps et surtout aux paupières. Il importe au médecin de bien les rechercher car le clonus palpébral constitue un signe très constant de la maladie.
Dans le même ordre d'idées, il faudra également interroger les patients sur l'existence fréquente de crampes des mollets, de paresthésie (fourmillement) des mains et des pieds ainsi qu'au pourtour de la bouche. Pour être vraiment évocateurs, il faut que ces fourmillements soient inconstants, capricieux et bilatéraux. Il ne faudra pas considérer de la même façon des paresthésies toujours situées sur un trajet identique d'un membre et correspond la plupart du temps à une atteinte d'une racine nerveuse (par exemple: névralgie cervico-brachiale due à une arthrose cervicale).
A citer aussi mais inconstamment le syndrome des jambes sans repose (impatience des membres inférieurs).
5-Spasmes divers
Plusieurs organes peuvent constituer une cible privilégiée en fonction de chaque patient.
-Dans le domaine rhumatologique il faut signaler l'extrême fréquence des douleurs vertébrales ou plutôt para-vertébrales ou plutôt para vertébrales c'est à dire siégeant dans les muscles situés de part et d'autre de la colonne. Ces douleurs, certes bénignes, sont parfois très handicapantes. Elles ne reposent bien souvent sur aucun substratum anatomique, entendez par là que, par exemple, les radiographies pratiquées ne montrent aucune lésion pouvant expliquer l'importance des douleurs. Tout au plus chez certains malades retrouvera t-on quelques arthrose débutante; chez d'autres les vestiges d'une dysplasie rachidienne de croissance (inflammation lors de l'adolescence des disques inter-vertébraux).
Ces anomalies, la plupart du temps bien tolérées chez les sujets normaux sont fréquemment responsables de douleurs violentes presque disproportionnées chez les spasmophiles. En fait, le rôle du spasme musculaire réflexe dans l'entretien de ces douleurs semble hautement probable.
Il s'agit soit de lombalgies basses chez les hommes, soit plus fréquemment chez la femme de cervicalgies ou de dorsalgies.
Bien que dans ce domaine il ne faille pas admettre de spécificité stricte.
Il n'y a pas non plus de rythme dans l'apparition de ces douleurs. Par exemple après plusieurs heures de repos, elles sont présentes comme s'il s'agissait de courbatures. Après une certaine activité elles ne disparaissent pas non plus, à la différence, le plus souvent, des arthrosiques.
-Dans le domaine gynécologique le symptôme le plus constant est la dysménorrhée ( douleurs pendant les règles). Celles-ci sont souvent précédées par des œdèmes des chevilles et des paupières, un gonflement de ventre, une irritabilité croissante, des douleurs de l'abdomen, et des maux de tête; cet ensemble s'appelle le syndrome prémenstruel.
Il faut aussi, pour la même raison, signaler que les manifestations fonctionnelles de la spasmophilie sont parfois plus marquées pendant la période prémenstruelle. En effet, dès la puberté et pendant toute sa période d'activité génitale la femme se trouve sous l'influence de deux hormones: les œstrogènes et la progestérones.
Les œstrogènes, dont l'influence est prédominante pendant la première partie du cycle qui précède l'ovulation, ont pour effet de diminuer le taux de magnésium sanguin en augmentant sa fixation sur le tissu osseux.
Les besoins en magnésium sont donc plus élevées chez la femme en activité sexuelle que chez l'homme, alors que l'un comme l'autre ont déjà une ration quotidienne de magnésium juste suffisante.
Ce qui précède nous amène à la question de savoir pourquoi les femmes sont plus sujettes à la spasmophilie et au déficit magnésique que les hommes. Seules les caractéristiques de la vie génitale de la femme en perpétuel bouleversement physiologique (cycle menstruel, grossesse, allaitement, ménopause... expliquent qu'on observe plus fréquemment chez elle ce déficit.
L'importance globale que nous donnerons au magnésium dans un chapitre ultérieur, nous amène à envisager la prépondérance de son rôle au cours de la grossesse.
Cet état est en effet le plus grand bouleversement physiologique qui touche la femme. Ainsi, au cours du premier trimestre de la grossesse, la femme enceinte souffre souvent de vomissements. Ceux-ci entraînent entre autre, une perte de magnésium qui peut à son tour provoquer des nausées et des vomissements, créant un cercle vicieux de carence magnésique. D'autre part, la formation même du fœtus nécessite un apport important de magnésium qui se fait au dépend du capital de la mère.
De plus, et nous le verrons plus loin, il existe un antagonisme entre le calcium et le magnésium au niveau de l'absorption digestive. Or, souvent l'alimentation des femmes enceintes est enrichie en lait, riche en calcium. Le régime lacté peut donc contribuer au déficit magnésique auquel sont exposées beaucoup de femmes enceintes.
Outres les nausées, vomissements et autres troubles mineurs du premier trimestre de la grossesse, il existe d'autres troubles beaucoup plus pénibles: douleurs des lombes, de dos, sciatiques, distensions osseuses, musculaires et ligamentaires du petit bassin, contractions douloureuses de l'utérus. Celles-ci étant un équivalent génital de l'excitabilité neuro-musculaire due à la baisse du taux de magnésium.
Les menaces d'avortement sont autrement plus inquiétantes ainsi que les fausses couches elles-mêmes car une baisse nette du taux de magnésium.
Enfin, il est fréquent que les enfants nés de mère spasmophile soient plus malingres à la naissance. La mauvaise dilatation du col de l'utérus lors de l'accouchement peut apparaître en même temps que des contractions utérines inefficaces. La preuve de l'origine hypomagnésique est donnée par la disparition de ces troubles lors d'une injection intraveineuse lente de magnésium. Il est également très fréquent de voir apparaître des crises de tétanie soit pendant, soit après l'accouchement. L'administration précoce du magnésium dont peuvent bénéficier de nombreuses jeunes accouchées peut éviter une phlébite surtout en cas de varices aux jambes.
- Dans le domaine gastro-entérologique. Encore une fois ici ce sont les douleurs qui dominent le tableau. Crampes gastriques pseudo-ulcéreuses; les radiographies pratiquées ne montrent aucune lésion. Ces crampes peuvent être accompagnées de nausées et parfois de vomissements.
Souvent aussi on observe des brûlures, sans rapport avec les repas, bob rythmées par ceux-ci (au contraire des ulcères), des digestions assez lentes, des éructations qui, par leur fréquence et leur manque de réaction au traitement médical, peuvent aboutir à un véritable "tic aérophagique". Les patients ont l'impression que, par ce tic, ils se soulagent momentanément de leurs symptômes.
Plus fréquentes encore sont les douleurs colitiques constituant un symptôme important de la "colopathie fonctionnelle" ou maladie dans la maladie, se traduit par une hyper fermentation produisant ballonnements et spasmes du côlon. Elle présente également des symptômes paradoxaux en apparence, comme par exemple, alternance de diarrhée et de constipation. Les douleurs peuvent siéger sur tout le cadre colique ou prédominer au niveau de l'angle gauche.
Il peut s'agir aussi de côlon atones, avec météorisme important et des selles rares et dures; cet aspect évoque le tableau du mégacôlon. On observe des diarrhées, survenant volontiers après les repas, augmentées par le stress et les émotions.
A l'opposé, on décrit le fameux "côlon sec de Goiffon" où la constipation chronique est associée en général à des matières très dures; confirmé par l'examen coprologique fonctionnel, montre des selles complètement déshydratées.
Le groupement de ces symptômes revêt des formes cliniques très diverses puisqu'on peut y voir des formes douloureuses ou indolores et des formes météorisme (ballonnement), pouvant se croiser avec diarrhées, constipation, alternance diarrhées-constipation et transit normal; donc une multitude de forme cliniques qui poussent un malade à consulter dans le cadre d'une colopathie.
Il ne s'agit pas d'une affection ponctuelle car elle évolue sur des années. Les traitements classiques allopathique à visée purement gastro-entérologique sont souvent voués à l'échec car en fait trop symptomatiques.
Souvent aussi, il existe une dyspepsie en rapport avec un mauvais fonctionnement de la vésicule biliaire. Tout ceci pouvant être accompagné d'aérophagie.
Les nausées et les vomissements biliaires sont fréquemment observés, de même que les douleurs de l'hypocondre droit (au niveau de la vésicule biliaire); ces douleurs justifient une exploration radiologique ou échographique, le plus souvent négatives; il peut y avoir aussi intolérance à certains aliments, les plus concernés étant le chocolat, la crème fraîche et les fritures.
Il faut mentionner les "crises de foi", mais pour dire qu'en fait, elles n'existent pas. La "crise de foie" bien connue des Français et qui disparaît dès qu'on traverse la Manche, est un ensemble de symptômes qui, après un examen et un interrogatoire minutieux, peut être rattaché à ce qu'on appelle les migraines accompagnées. La crise commence le matin et on retrouve toujours les antécédents familiaux de migraineux. Après le petit déjeuner s'installe la céphalée, frontale ou occipitale, ou la véritable migraine qui, au maximum de la crise s'accompagne de nausées ou vomissement et qui, en général, est calmée par l'arrivée de ces vomissements.
-Dans le domaine respiratoire et ORL, les spasmes peuvent se traduire par des oppressions thoraciques, gênes respiratoires où le patient semble chercher sa respiration. Parfois aussi on peut être confronté à de fausses crises d'asthme pour lesquelles l'interrogatoire sera primordial pour faire le diagnostic. En effet beaucoup de difficulté peuvent à tord chez le public, et parfois pour le médecin, lorsqu’il n'était pas présent lors des "crises", évoquer un asthme. Or, en questionnant les patients il apparaît que la symptomatologie respiratoire décrite ne corresponde pas à celle d'un asthme typique.
Au niveau du pharynx et du larynx, les paresthésies sont très classiques, elles se traduisent par des sensations de strictions laryngées, c'est la fameuse "boule dans la gorge" souvent évoquée par les malades.
Ces impressions parfois douloureuses sont souvent mises sur le compte d'angines hypothétiques.
Toujours dans le domaine ORL certains maux de têtes accompagnent fréquemment une rhinite vasomotrice allergique ou non.
Le professeur Wayoff de Nancy a relevé dans une étude portant sur 405 cas:
-23% de spasmophiles parmi les rhinites allergiques
-62% de spasmophiles parmi les rhinite vasomotrices non allergiques.
Le magnésium globulaire a été retrouvé inférieur à 50 mg dans 45% de cette série. Dans beaucoup de cas, la spasmophilie est responsable de cette hyper réactivité de la région nasale et la preuve est apportée par le succès du traitement.
6- Vertiges
Les malaises (terme vague) peuvent prendre plusieurs aspects. Les lipothymies (évanouissements) sont assez rares et aboutissent plutôt à une brève perte de connaissance.
Cette dernière s'observe le plus souvent chez la femme, apparaissant comme un malaise, mal définissable ou l'on retrouve les notions suivantes:
- Tête vide ("le sans quitte ma tête").
-Brouillard devant les yeux.
-Vertiges imprécis.
La durée du malaise est variable mais il dure en général peu de temps. Il est souvent suivi d'une fatigue plus ou moins persistante.
En revanche, plus fréquente sont les impressions de chutes imminentes ou les malades se "sentent partir", avec une sensation de déséquilibre à la marche. Ces signe sont parfois accompagnés de sensations curieuses, d'impression de tête "lourde", "pleine" ou au contraire "vide", sensation de dédoublement, de marcher sur du caoutchouc et même sensations de tremblements internes.
De toute façon, ces malaises sont de courte durée et même en cas de perte de connaissance, le malade retrouve rapidement ses esprits dès qu'on l'allonge ou qu'il se repose. Parfois aussi ces malaises peuvent présager une crise de tétanie que nous décrirons plus loin.
Les vertiges, plutôt pour être précis, les faux vertiges constituent un maître symptôme dans la spasmophilie.
Ces sensation, dites ébrieuses, sont fugitives pouvant être accentuées dans certaines circonstance (grands espaces, grands magasins). Cette symptomatologie pouvant parfois confiner à des phobies d'origines névrotiques.
Cependant, dans la plupart des cas, des vertiges apparaissent sans cause apparente et leur persistance conduit les malades chez le spécialiste ORL qui d'ailleurs ne trouvera aucune pathologie organique de l'oreille interne (incluant le centre de l'équilibre).
7-Les signes d'allure névrotique
Il peut s'agir simplement de signes mineurs comme une instabilité de l'humeur, des trous de mémoire, de l'irritabilité, etc. Mais parfois on peut avoir affaire à de véritables symptômes d'allure névrotique. Ces perturbations psychogènes ont un rôle dans le déclenchement des poussées évolutives de la spasmophilie. Elles sont faites d'anxiété, d'angoisses, d'instabilité psycho-affective, de troubles névrotiques et la spasmophilie qui leur est sous-jacente ou parfois parallèle.
Pour certains, les manifestations névrotiques font partie intégrante de la spasmophilie, et la preuve en est donné par leur rétrocession parallèle à celle des troubles directement lié à l'état d'hyperexcitabilité neuro-musculaire, lorsqu'on traite celui-ci de façon adaptée. Selon cette conception, toute spasmophilie comporte une part organique et une part psycho affective, les manifestations névrotiques ne nécessitant pas d'autres traitements que celui de la spasmophilie elle-même.
Pour d'autres, cette éventualité est plus rare et ils considèrent que, le plus souvent la maladie névrotique évolue de façon concomittante avec la spasmophilie, mais en restant indépendante.
Nous serons, quant à nous, moins catégoriques et nous pensons que, globalement les deux éventualités peuvent se présenter.
Pour simplifier nous prendrons quelques exemples schématiques:
1er CAS: Un patiente, sans passé pathologique notable présente une spasmophilie décompensée à la suite d'un stress quelconque de son existence. Les trouble rencontrés seront par exemple et principalement d'ordre psychologique. Outre des vertiges elle présentera une notable irritabilité envers les gens de son entourage tant familial que professionnel. Une anxiété diffuse, un nervosisme exacerbé et une asthénie matinale viendront compléter le tableau.
Nous avons ici, de toute évidence affaire à une spasmophilie presque banale que seul le traitement spécifique pourrait guérir. Ainsi disparaîtra le cortège de symptômes décrits,d ans que nous ayons eu besoin de "psychiatriser" le cas de cette patiente.
2ème CAS: Cette autre patiente, n'ayant jusqu'alors présenté que des troubles d'allure névrotique vraie, entre autre une agoraphobie, voit se développer rapidement des douleurs musculaires dorsales, des maux de tête "en casque" et des fourmillements des extrémités. A l'occasion d'une forte contrariété va se déclencher une crise de tétanie et le médecin appelé auprès d'elle va, ç juste titre, diagnostiquer une spasmophilie. Le traitement médical bien conduit va amender les signes de cette affection sans pour autant faire disparaître les troubles phobiques initiaux.
Cependant l'amélioration sera telle que le patiente pourra continuer ou entreprendre la thérapeutique plus spécifique de sa névrose phobique, relaxation et psychothérapie.
Ces deux exemples montrent qu'il n'existe pas de position catégorique dans ce domaine. Une personne névrosée peut présenter un jour ou l'autre une spasmophilie, mais il ne faudra pas nier l'existence de la névrose.
A l'opposé, un malade précédemment indemne de toutes atteintes "nerveuses" mais dont la spasmophilie se traduit par des troubles psychiques ne devra pas à tord être considéré comme névrosé.
Pour certains, les manifestations névrotiques font partie intégrante de la spasmophilie, et la preuve en est donné par leur rétrocession parallèle à celle des troubles directement lié à l'état d'hyperexcitabilité neuro-musculaire, lorsqu'on traite celui-ci de façon adaptée. Selon cette conception, toute spasmophilie comporte une part organique et une part psycho affective, les manifestations névrotiques ne nécessitant pas d'autres traitements que celui de la spasmophilie elle-même.
Pour d'autres, cette éventualité est plus rare et ils considèrent que, le plus souvent la maladie névrotique évolue de façon concomittante avec la spasmophilie, mais en restant indépendante.
Nous serons, quant à nous, moins catégoriques et nous pensons que, globalement les deux éventualités peuvent se présenter.
Pour simplifier nous prendrons quelques exemples schématiques:
1er CAS: Un patiente, sans passé pathologique notable présente une spasmophilie décompensée à la suite d'un stress quelconque de son existence. Les trouble rencontrés seront par exemple et principalement d'ordre psychologique. Outre des vertiges elle présentera une notable irritabilité envers les gens de son entourage tant familial que professionnel. Une anxiété diffuse, un nervosisme exacerbé et une asthénie matinale viendront compléter le tableau.
Nous avons ici, de toute évidence affaire à une spasmophilie presque banale que seul le traitement spécifique pourrait guérir. Ainsi disparaîtra le cortège de symptômes décrits,d ans que nous ayons eu besoin de "psychiatriser" le cas de cette patiente.
2ème CAS: Cette autre patiente, n'ayant jusqu'alors présenté que des troubles d'allure névrotique vraie, entre autre une agoraphobie, voit se développer rapidement des douleurs musculaires dorsales, des maux de tête "en casque" et des fourmillements des extrémités. A l'occasion d'une forte contrariété va se déclencher une crise de tétanie et le médecin appelé auprès d'elle va, ç juste titre, diagnostiquer une spasmophilie. Le traitement médical bien conduit va amender les signes de cette affection sans pour autant faire disparaître les troubles phobiques initiaux.
Cependant l'amélioration sera telle que le patiente pourra continuer ou entreprendre la thérapeutique plus spécifique de sa névrose phobique, relaxation et psychothérapie.
Ces deux exemples montrent qu'il n'existe pas de position catégorique dans ce domaine. Une personne névrosée peut présenter un jour ou l'autre une spasmophilie, mais il ne faudra pas nier l'existence de la névrose.
A l'opposé, un malade précédemment indemne de toutes atteintes "nerveuses" mais dont la spasmophilie se traduit par des troubles psychiques ne devra pas à tord être considéré comme névrosé.
8. Les autres symptômes
Pour être moins fréquents ils n'en sont pas moins importants.
Citons:
-Les sensations de flou visuel sans aucune atteinte oculaire organique.
-Les étourdissements survenant souvent lors du passage de la position assise (ou couchée) à la position debout et en relation avec une hypotension orthostatique.
-A contrario, il peut exister une hypertension du sujet jeune dont on ne trouve aucune cause, et appelé pour cela hypertension essentielle ou idiopathique. Peut-être est-elle liée à des spasmes prolongés des vaisseaux sanguins.
-Dans le même ordre d'idée, le refroidissement des extrémités ou syndrome de Raynaud peut être rencontré et aggravé chez les spasmophiles.
- Les hypoglycémies fonctionnelles (diminution du taux de glucose dans le sang), dont on ne retrouve aucune cause (pancréatique par exemple) et non liées à un diabète latent.
- Les manifestations urinaires. Elles sont liées aux modifications biologiques ((hyper calciuries) sur lesquelles nous reviendrons. Elles se présentent sous forme de cystalgies (douleurs vésicales), hématuries (présence de sang dans les urines) ou surtout calculs rénaux calciques.
C'est ici que l'on trouve tout intérêt de l'action préventive du magnésium sur la formation des calculs. En effet, la majorité des calculs urinaires sont constitués en grande partie de calcium.
Lorsque le taux de magnésium est diminué de façon chronique, le taux de calcium a tendance à augmenter ce qui peut favoriser l'appartion de calculs. Expérimentalement, si l'oncrée une carence magnésique, on assiste à l'apparition de lithiases calciques.
- Les caries dentaires dont la première cause est la plaque dentaire. Cette dernière, en cas de déficit magnésique se transforme en une plaque de plus en plus dure, le tartre.
- Les troubles de phanères. Il s'agit ici de la chute fréquente des cheveux, de la fragilité des ongles qui deviennent cassants et se dédoublent. Les phanères sont principalement formés d'une substance appelée Kératine, qui est une protéine très fibreuse, élastique et flexible, présente dans la couche superficielle de la peau. Chez les spasmophiles, la formation de cette Kératine est altérée, elle perd son élasticité et devient de plus en plus sèche.
- La pâleur est un signe peu évoqué, et pourtant il est présent chez environ 15% des spasmophiles.
- Peau sèche et dermatoses. Comme nous venons de le voir, la kératine intervient dans la protection de la couche superficielle de la peau, l'épiderme. Chez les spasmophiles, le dessèchement de celui-ci est plus rapide et plus accentué, le rendant ainsi plus fragile. Il peut alors apparaître des plaques d'irritations localisées ou ou d’eczéma tenace et difficile à faire disparaître.
Après avoir énuméré et décrit les signes rencontrés au cours de la spasmophilie, il nous faut insister sur le fait que toutes ces manifestations peuvent être trompeuses quand elles sont prises isolément. Ce serait une erreur grave de prendre pour des spasmophiles des malades qui n'en sont pas et qui doivent donc bénéficier de thérapeutiques adaptées à leur maladie.
Mais il faut inversement ne pas oublier qu'il peut être dangereux de ne pas traiter correctement (une ou un) véritable spasmophile car, par un phénomène auto-entretenu, l'affection s'aggrave et devient de plus en plus difficile à traiter.
Aussi, il est bon de ne pas considérer isolément les symptômes décrits par crainte de créer des spasmophiles ou il n'en existe pas. A l'inverse, il ne faut pas s'attendre à rencontrer tous ces signes chez un même spasmophile. Chacun réagira à sa manière au phénomène d'hyperexcitabilité neuro-musculaire. Les organes ou les systèmes plus ou moins sensibles chez les différents patients réagiront comme de véritables "cibles" selon chacun. C'est ici aussi que les structures psychiques interviennent pour faire paraître telles manifestations. Celui-ci présentera de façon prépondérante une colite spasmodique, celle là des migraines ou encore des douleurs dorsales.
Aussi, il est bon de ne pas considérer isolément les symptômes décrits par crainte de créer des spasmophiles ou il n'en existe pas. A l'inverse, il ne faut pas s'attendre à rencontrer tous ces signes chez un même spasmophile. Chacun réagira à sa manière au phénomène d'hyperexcitabilité neuro-musculaire. Les organes ou les systèmes plus ou moins sensibles chez les différents patients réagiront comme de véritables "cibles" selon chacun. C'est ici aussi que les structures psychiques interviennent pour faire paraître telles manifestations. Celui-ci présentera de façon prépondérante une colite spasmodique, celle là des migraines ou encore des douleurs dorsales.
9- La crise de tétanie
Si nous exposons en exergue la description de la crise de tétanie, c'est qu'elle représente une sorte de symbole, une manifestation caractéristique de la sapsmophilie.
Cependant, la crisede tétanie est assez rare et ne se rencontre que chez 30% des spasmophiles.
Il s'agit d'un ensemble de symptôme absolument caractéristiques de par leur valeur propre, et surtout de par leur ordre d'apparition et mode d'évolution.
Les premiers signes sont sensitifs: paresthésies à type de fourmillement puis de picotements souvent désagréables, s'installant au bout des derniers doigts (annulaires et auriculaire) pour s'étendre rapidement à tous les doigts, aux paumes et aux avant bras. Dans le même temps apparaissent des altérations de la sensibilité avec maladresse des mouvements.
Surviennent alors les signes dits moteurs dans un ordre également très évocateur: il s'agit de dasciculations (petits tremblements) des muscles interosseux du dos des mains pouvant entraîner des petits mouvements rythmiques lents des doigts. L'hypertonie s'installe, s'accentue en contracture qui fige la main et les doigts dans la classique position de la main d'accoucheur: le poignet est en demi flexion, le pouce et l'auriculaire joints, les autres doigts raidis et serrés en extension les uns contre les autres et à demi fléchis sur le pouce, la paume est creusée. La main affecte alors la forme d'un cône semblable à celle que prend la main d'un accoucheur.
Lors de l'interrogatoire d'un patient, il est nécessaire d'exiger la description de cette attitude très particulière pour faire le diagnostic de tétanie, sinon on risque de se laisser abuser par des crises de contractures que l'on peut rencontrer au cours de certains états d’agitation chez les anxieux, les émotifs ou lors de certaines "crises de nerfs".
L'extension de ces troubles toniques peut concerner les muscles du visage: lèvres et muscles péribuccaux "aspect de museau de tanche", lesmembres inférieurs ou les orteils se figent en flexion plantaire (spasme carpopédal), plus rarement le larynx, parfois même les muscles paravertébraux.
Pendant la crise le patient reste conscient mais anxieux, sa respiration est courte et rapide.
La duréede la crise est en générale brève, de l'ordre de quelques minutes et de toute façon écourtée par le traitement instaurée d'urgence.
Devenue célèbre, la description de la crise de tétanie a été parfaitement établie par Trousseau. En voici la reproduction.
"Lindicidu éprouve une sensation de fourmillements dans les mains et dans les pieds, puis une certaine hésitation, une certaine gêne dans les mouvements des doigts et des orteils qui n'ont plus leur liberté habituelle d'action. Bientôt la convulsion tonique commence et se traduit par la roideur des parties affectées, roideur que la volonté est impuissante à vaincre complètement, quoiqu'elle lutte encore contre elle, et que les malades puissent encore faire agir dans une certaine limite les muscles contracturés, mouvoir et même étendre un peu les doigts cette contraction involontaire augmente, elle est douloureuse, et tout à fait analogue à la crampe à laquelle d'ailleurs les patients la comparent.
"Aux extrémités supérieures, le pouce est énergiquement entraîné dans l'adduction forcée, les doigts sont serrés les uns contre les autres et se fléchissent à demi sur lui, le mouvement de flexion ne s'opérant ordinairement ordinairement que dans l'articulation métacarpo-pharangienne; la main, dont la paume se creuse par le rapprochement de ses deux bords externe et interne, affecte alors la forme d'un cône, ou, si vous le voulez, celle que prend la main de l'accoucheur lorsqu'il veut l'introduire dans le vagin. Cette forme, que vous observerez le plus habituellement, est tellement spéciale que déjà elle suffit souvent à elle seule pour caractériser cette espèce de contracture. D'autres fois, l'index, plus fortement fléchi que les autres doigts, se place en partie sous eux; en d'autres cas, la flexion est plus générale et plus complète. Le pouce, plié dans la paume de la main, est recouvert par les doigts pliés eux même, et si fortement, que les ongles s'impriment sur la peau; tellement serrés les uns contre les autres, que dans une observation rapportée par M. Hérard, de véritables escarres ont été la conséquence de cette compression longtemps prolongée. La convulsion peut n'affecter que le pouce, tandis que les doigts sont à peine contractés; mais le fait est rare, et il est plus commun de voir la contracture s'étendre, le poignet se fléchit à son tour; la main s'inclinant fortement en dedans sans qu on puisse la redresser.
En conclusion, nous pouvons dire que le désarroi du patient présentant une série de troubles qui se succèdent et dont les examens de laboratoires n'apportent pas l'explication, n'a d'égal que celui du praticien.
En effet, le médecin est confronté à un patient qui, de parfaite bonne foi, va consulter de façon répétée pour des troubles qui varient sans cesse. A chaque fois, le médecin fera pratiquer tous les examens nécessaires qui lui reviendront pratiquement toujours négatifs. A la longue, la "patience" et la confiance du patient risquent de s'émousser, le doute risque de s'installer dans l'esprit du praticien et bien souvent il en résulte une prescription de tranquillisants dont l'effet bénéfique n'est que transitoire.
Le médecin perplexe pressé par son patient inquiet conseillera souvent une consultation auprès d'un neuro-psychiatre. Alors risque d'être instauré le cycle stimulant du matin, "sédatifs du soir" dont le malade ne tire pas un bénéfice suffisant et dont il a le plus grand mal à sortir. Il existe une alternative à cette situation regrettable: c'est le diagnostique précoce de la spasmophilie et la mise en oeuvre d'un traitement, le plus tôt possible. Nous verrons cela dans un prochain chapitre.
Lors de l'interrogatoire d'un patient, il est nécessaire d'exiger la description de cette attitude très particulière pour faire le diagnostic de tétanie, sinon on risque de se laisser abuser par des crises de contractures que l'on peut rencontrer au cours de certains états d’agitation chez les anxieux, les émotifs ou lors de certaines "crises de nerfs".
L'extension de ces troubles toniques peut concerner les muscles du visage: lèvres et muscles péribuccaux "aspect de museau de tanche", lesmembres inférieurs ou les orteils se figent en flexion plantaire (spasme carpopédal), plus rarement le larynx, parfois même les muscles paravertébraux.
Pendant la crise le patient reste conscient mais anxieux, sa respiration est courte et rapide.
La duréede la crise est en générale brève, de l'ordre de quelques minutes et de toute façon écourtée par le traitement instaurée d'urgence.
Devenue célèbre, la description de la crise de tétanie a été parfaitement établie par Trousseau. En voici la reproduction.
"Lindicidu éprouve une sensation de fourmillements dans les mains et dans les pieds, puis une certaine hésitation, une certaine gêne dans les mouvements des doigts et des orteils qui n'ont plus leur liberté habituelle d'action. Bientôt la convulsion tonique commence et se traduit par la roideur des parties affectées, roideur que la volonté est impuissante à vaincre complètement, quoiqu'elle lutte encore contre elle, et que les malades puissent encore faire agir dans une certaine limite les muscles contracturés, mouvoir et même étendre un peu les doigts cette contraction involontaire augmente, elle est douloureuse, et tout à fait analogue à la crampe à laquelle d'ailleurs les patients la comparent.
"Aux extrémités supérieures, le pouce est énergiquement entraîné dans l'adduction forcée, les doigts sont serrés les uns contre les autres et se fléchissent à demi sur lui, le mouvement de flexion ne s'opérant ordinairement ordinairement que dans l'articulation métacarpo-pharangienne; la main, dont la paume se creuse par le rapprochement de ses deux bords externe et interne, affecte alors la forme d'un cône, ou, si vous le voulez, celle que prend la main de l'accoucheur lorsqu'il veut l'introduire dans le vagin. Cette forme, que vous observerez le plus habituellement, est tellement spéciale que déjà elle suffit souvent à elle seule pour caractériser cette espèce de contracture. D'autres fois, l'index, plus fortement fléchi que les autres doigts, se place en partie sous eux; en d'autres cas, la flexion est plus générale et plus complète. Le pouce, plié dans la paume de la main, est recouvert par les doigts pliés eux même, et si fortement, que les ongles s'impriment sur la peau; tellement serrés les uns contre les autres, que dans une observation rapportée par M. Hérard, de véritables escarres ont été la conséquence de cette compression longtemps prolongée. La convulsion peut n'affecter que le pouce, tandis que les doigts sont à peine contractés; mais le fait est rare, et il est plus commun de voir la contracture s'étendre, le poignet se fléchit à son tour; la main s'inclinant fortement en dedans sans qu on puisse la redresser.
En conclusion, nous pouvons dire que le désarroi du patient présentant une série de troubles qui se succèdent et dont les examens de laboratoires n'apportent pas l'explication, n'a d'égal que celui du praticien.
En effet, le médecin est confronté à un patient qui, de parfaite bonne foi, va consulter de façon répétée pour des troubles qui varient sans cesse. A chaque fois, le médecin fera pratiquer tous les examens nécessaires qui lui reviendront pratiquement toujours négatifs. A la longue, la "patience" et la confiance du patient risquent de s'émousser, le doute risque de s'installer dans l'esprit du praticien et bien souvent il en résulte une prescription de tranquillisants dont l'effet bénéfique n'est que transitoire.
Le médecin perplexe pressé par son patient inquiet conseillera souvent une consultation auprès d'un neuro-psychiatre. Alors risque d'être instauré le cycle stimulant du matin, "sédatifs du soir" dont le malade ne tire pas un bénéfice suffisant et dont il a le plus grand mal à sortir. Il existe une alternative à cette situation regrettable: c'est le diagnostique précoce de la spasmophilie et la mise en oeuvre d'un traitement, le plus tôt possible. Nous verrons cela dans un prochain chapitre.