Si vous souffrez des troubles qui signent cette affection, rendez-vous chez un médecin pour qu'il en certifie le diagnostic et établisse au plus vite le traitement qui vous convient. N'attendez pas pour consulter : vous pouvez ainsi prévenir la survenue d'un épisode de décompensation provoqué par un stress intérieur ou extérieur dont l'intensité peut cependant être faible. J'insiste sur ce point : si la spasmophilie à elle seule n'entraîne que des troubles fonctionnels sans atteinte organique, le déséquilibre qu'elle crée durant de longues années, voire depuis toujours, risque d'engendrer des complications. La crise de spasmophilie en est une. Faute d'un traitement efficace, la répétition des crises use les résistances psychiques et même physiologiques, aboutissant au stade d'épuisement décrit par le Pr Michel Duc. À ce stade de décompensation totale, la vie du spasmophile se trouve limitée dans tous les domaines : professionnel, familial, affectif et social. Au cours de cette évolution, des signes dépressifs réactionnels apparaissent et s'aggravent, mais ils sont toujours secondaires à la spasmophilie. Enfin, l'organisme secoué pendant des années de spasmes et de contractions peut finir par s'altérer, c'est le cas par exemple dans les colites spasmodiques, certaines œsophagites et maladies de l'estomac.
Quels tests peuvent être pratiqués ?
Après vous avoir examiné et écouté, le médecin procède à plusieurs tests qui lui permettront d'affirmer que vous êtes spasmophile. Il peut également vous prescrire un électromyogramme et un bilan sanguin.
Le signe de Chvostek
Cet examen tout simple permet de mettre en évidence l'hyperexcitabilité neuromusculaire. À l'aide de son marteau à réflexes, le médecin frappe légèrement une de vos joues en un point situé sur le trajet du nerf facial, au niveau de la pommette. Votre bouche doit être entrouverte et molle. Si la commissure située du côté sollicité se relève brusquement, cela révèle une hyperexcitabilité neuromusculaire caractéristique de la spasmophilie.
L'électromyogramme
Cet examen, autrefois réputé douloureux, est devenu indolore. Il est pratiqué par un spécialiste et sert à détecter l'hyper excitabilité neuromusculaire. Il s'agit d'un enregistrement qui se déroule en deux temps. En premier lieu, une stimulation à l'aide d'électrodes des troncs nerveux moteur et sensitif (généralement de la main) indique la vitesse avec laquelle passe l'influx nerveux. Dans un second temps, une électrode placée sur un muscle de la main en enregistre l'activité.
L'étude du graphique permet, en dénombrant les pics, d'affirmer la spasmophilie et même son degré d'intensité en utilisant l'échelle EEHENM (Échelle d'Évaluation de l'hyperexcitabilité neuromusculaire) des Drs Bellaiche, Floresco et Houdret.
Les tests sanguins
Ils se pratiquent à jeun, dans un laboratoire d'analyses médicales. Ils mettent très souvent en évidence un déficit en calcium, phosphore et magnésium, facteurs aggravants de la spasmophilie. Le médecin en profitera certainement pour procéder à un bilan sanguin complet (formule, vitesse de sédimentation, glycémie, cholestérol...) afin de juger de votre état général.
Le signe de Trousseau
Cet examen n'est pas exactement destiné à étayer le diagnostic de spasmophilie mais plutôt à dépister la tendance à la tétanie fréquente chez les spasmophiles. Pour cela, le médecin vous enserre le bras avec un tensiomètre ou un garrot dans le but de provoquer une mini-crise de tétanie se traduisant par la contraction de l'avant-bras et de la main dans un mouvement d'enroulement, l'extrémité des doigts devenant blanche. Dès que le médecin retire l'instrument de compression, la contraction diminue pour disparaître complètement.
La crise de tétanie
C'est un accident spectaculaire qui pose souvent le problème du diagnostic différentiel entre la crise d'épilepsie, d'hystérie et de spasmophilie. La crise de tétanie survient chez des personnes en manque de calcium. Ce manque est souvent chronique, ce qui entraîne des troubles de tétanie latente pendant des mois, voire des années.
La crise aiguë se caractérise d'abord par des troubles sensitifs de la bouche, de la langue et des extrémités, puis par un spasme violent et douloureux des pieds et des mains, accompagné de douleurs musculaires dorsales et généralisées, et enfin d'un spasme déformant les traits du visage. Ces symptômes s'accompagnent parfois d'une légère altération de la conscience souvent due à la douleur. Ils disparaissent immédiatement avec une injection intraveineuse prudente et lente de calcium.
Docteur,
RépondreSupprimerJe vous remercie beaucoup pour votre site, un des plus complets que j'ai lu. Je vous remercie pour toutes ces informations utiles que je lis chaque nuit de mes crises, ça m'aide. Je vis des crises de spasmophilie depuis sept ans, aucun spécialiste n'a utilisé ce mot, j'ai eu pleins de traitements de magnésium, fer, calcium, lexomile et autres anxiolytiques mais je me suis "autodiagnostiquée" spasmophile. Les premières crises sont survenues après la naissance de ma fille, et depuis je vis tous les mois dans la période pré menstruelle et pré ovarienne des épisodes nocturnes de tachycardie avec tremblements, des journées avec malaises. J'espère encore trouver un traitement, un spécialiste qui m'aide à "guérir" un jour.