SPASMOPHILE UN JOUR, SPASMOPHILE TOUJOURS !
Souvent
les patients me demandent : « mais comment suis-je devenu
spasmophile ? »
En réalité on ne
devient pas spasmophile car la spasmophilie ne « s’attrape » pas
comme la grippe, on est spasmophile de naissance ou on ne l’est pas. N’est pas
spasmophile qui veut ! La spasmophilie est un
état, souvent familial et héréditaire, le plus fréquemment transmis par les
femmes qui reste le plus souvent quasiment silencieux, inapparent, sans
trouble, pendant de longues années.
En général les troubles n’apparaissent la
plupart du temps qu’à partir de 15 ou 16 ans et le plus souvent c’est vers 25
ou 30 ans qu’ils se déclarent, parfois brutalement, à la suite d’un stress.
Le stress est une
agression fréquemment d’origine extérieure à l’organisme qui peut être due à de
multiples causes. Ces causes peuvent être climatiques comme un excès de chaleur
ou un excès de froid ou une tempête etc... Elles peuvent être physiques comme
une chute, une fracture, une intervention chirurgicale ou une extraction
dentaire etc… Elles peuvent être aussi d’origines psychologique comme un deuil,
une mauvaise nouvelle, une dispute, une frayeur etc…
Souvent l’apparition
des troubles va être due à un évènement inaugural aigu comme une intervention
chirurgicale ou une dispute violente. Mais elle peut aussi être due à
l’accumulation et à la répétition de petits stress répétés comme par exemple
une mésentente familiale ou professionnelle ou de douleurs répétitives de
n’importe quelle origine (dentaire, abdominale, etc…).
Parfois la 1er
crise d’un spasmophile est la conséquence du stress physique de l’accouchement pendant
lequel le corps et surtout le crane de bébé sont aplatis et comprimés. Cette première
crise peut se manifester alors par une forme de spasme laryngé du nourrisson.
Quoi qu’il en soit et
quel que soit la cause déclenchante, les troubles peuvent apparaitre brutalement,
du jour au lendemain, dans certains cas mais dans d’autre cas les troubles
apparaissent progressivement sur quelques mois voire quelques années avec des
hauts et des bas.
Dans tous les cas ces troubles sont désorientant car ils revêtent
de multiples aspects différents et surtout variables, ce qui est toujours très perturbant pour le patient et
les médecins.
En effet, le patient se
plaint de troubles « baladeurs » dont la médecine ne trouve pas de
causes objectives, par exemple des sensations d’oppressions thoraciques ou de
palpitations cardiaques qui font place à des sensations de « boule »
dans la gorge ou à des troubles intestinaux ou à des douleurs cervicales ou dorsales etc…
Tout cela traduit
l’apparition d’un dérèglement du système nerveux sympathique, d’un déséquilibre
entre l’ortho-sympathique (accélérateur et dilatateur) et le système para-sympathique (ralentisseur et constricteur).
Chez tous les êtres
humains le réglage de l’ensemble des fonctions involontaires et automatiques
(circulation, respiration…) est commandé par ce système nerveux sympathique où
habituellement il existe un équilibre entre ortho et para sympathique ce qui
assure un fonctionnement harmonieux de tout ce qui « marche »
automatiquement dans l’organisme.
Chez les spasmophiles
il existe une prédisposition au déséquilibre de ce système ce qui explique
l’apparition de troubles sans causes médicales apparentes.
Lorsque, grâce à un
traitement adapté et suffisamment long, le système nerveux sympathique du
spasmophile a retrouvé son équilibre, l’ensemble de ces troubles disparait
progressivement.
Mais attention la
spasmophilie est toujours là, invisible, prête à se remanifester si dans
quelques temps le patient se trouve de nouveau fragilisé et confronté à une
situation de stress intense.
Donc je peux dire que
la spasmophilie est un état, que le spasmophile d’un jour est un spasmophile
potentiellement de toujours et qu’il doit se protéger autant que possible des situations
de stress qui risquent de déstabiliser son système nerveux sympathique instable
de naissance.
Docteur
Jean-Claude Houdret
Dans quelques semaines
je reviendrai sur la description des troubles de la spasmophilie qui demeurent
mystérieux.