lundi 22 octobre 2012

Comment savoir si je suis spasmophile ?


COMMENT SAVOIR SI JE SUIS SPASMOPHILE ?

Si vous êtes accablé de nombreux troubles et que votre ou vos médecins peinent à en localiser la cause et à mettre en place un traitement satisfaisant, vous êtes peut-être spasmo­phile. Les points suivants peuvent vous aider à définir si c'est le cas :
- vos troubles sont apparus à partir d'une période (par exem­ple, à la puberté) ou d'une date précise (tel le jour d'une extraction dentaire) ;
- vos troubles sont fonctionnels, c'est-à-dire que vos organes sont en bon état - c'est pour cela que les méde­cins ont du mal à identifier la cause de vos troubles -, mais ils sont déréglés, ils fonctionnent « mal » (spasmes intesti­naux, palpitations, douleurs musculaires) 
- vos troubles sont variables : ils vont et viennent, disparais­sent et réapparaissent, mais vous n'êtes vraiment jamais très bien.
L'ensemble de ces symptômes peut générer à la longue une certaine anxiété, évoluant parfois vers une dépression nourrie par l'impuissance des méthodes classiques à guérir ces troubles.

Reconnaissez les signes de la spasmophilie
Les signes associés qui caractérisent la spasmophilie sont nombreux et variables selon le terrain de chaque individu. On en compte une cinquantaine, qui se répartissent dans huit grands groupes. La description des signes principaux et des caractéristiques de chacun de ces groupes vous aidera à les reconnaître facilement. Cette prise de conscience doit inter­venir le plus tôt possible pour agir avant la décompensation. En outre, quels que soient les signes que vous présentez, il convient toujours de consulter un médecin pour écarter une cause organique éventuelle avant de parler de spasmophilie.

La fatigue
C'est le maître symptôme. Le spasmophile se sent fatigué dès le matin. Toutefois, il est désireux d'accomplir les tâches qui l'attendent et se trouve partagé entre le désir d'agir qui l'habite et l'incapacité qui le frappe. Il lui semble qu'une chape de plomb l'empêche de se lever. Au cours de la journée, sa fatigue évolue en dents de scie, avec des pics situés généra­lement vers la fin de la matinée et de l'après-midi. Elle ne cédera curieusement que le soir. Comme dans le cas d'une dépression, la fatigue du spasmophile est extrême le matin et disparaît le soir, mais, à l'inverse du dépressif, le spasmophile lutte contre elle; il veut vivre, bouger et travailler.
Le sommeil du spasmophile est très souvent troublé. Il se carac­térise essentiellement par des difficultés à s'endormir et souvent par des réveils au cours de la nuit ou au petit matin. Ces insom­nies peuvent durer des années, sans autre cause, et génèrent une fatigue chronique.

L'anxiété
Le spasmophile est très souvent anxieux sans vraiment savoir pourquoi. Il vit sur un fond d'inquiétude diffuse en appréhendant les événements : c'est une anxiété d'anticipa­tion. Comme dans la fatigue, ce fond d'anxiété connaît par moments des points culminants où il cède la place à une véritable angoisse. À ce stade, diverses sensations phy­siques apparaissent (oppression, boule dans la gorge, ver­tiges, spasmes, etc.), ce qui peut déboucher sur la crise tant redoutée.

Les douleurs
Tous les spasmophiles ont eu ou auront mal au dos, et princi­palement dans les trapèzes. Ces douleurs sont causées par des contractures dues à leur état de tension musculaire. Leur intensité est variable d'une personne à l'autre et peut s'avérer invalidante. Noyés dans leur anxiété, les spasmophiles crai­gnent constamment une catastrophe qui leur fait rentrer la tête dans les épaules.

Les tressautements nerveux
Le spasmophile se plaint souvent d'avoir les mains qui trem­blent, le coin de la bouche et les paupières qui sautent, etc. Ce phénomène provient de la contraction spasmodique de petits muscles.

Les spasmes
Les spasmes sont nombreux et se situent souvent au niveau de la gorge, des intestins ou de l'appareil gynécologique; c'est la raison pour laquelle le spasmophile souffre souvent de maux de ventre, de règles douloureuses ou de l'impres­sion d'avoir une boule dans la gorge.

Les troubles circulatoires
Coeur qui s'emballe, palpitations, extrasystoles (contraction cardiaque), coup dans la poitrine : le système circulatoire du spasmophile est très facilement excitable. On observe même parfois une élévation anormale, mais transitoire, de la tension artérielle.

Les vertiges
Il est courant que le spasmophile se plaigne de sensations bizarres, telle l'impression que le trottoir sur lequel il marche
n'est pas droit. Il peut aussi craindre de tomber de sa chaise car il ne s'y sent pas en équilibre, et fréquemment il redoute de s'évanouir lorsqu'il se trouve dans un lieu public, une foule, au cinéma, etc.

Les signes annexes
Bien d'autres signes que ceux décrits ci-dessus peuvent être ressentis par le spasmophile : vue troublée, extrémité des doigts qui blanchit lorsqu'il fait froid, cystites à répétition, perte des cheveux, fragilité des ongles, etc. Enfin, libido et moral en berne sont malheureusement monnaie courante chez les spasmophiles.

La crise du spasmophile
C'est un accident aigu qui survient sur un fond de chronicité constitué par la triade infernale fatigue-insomnie-anxiété, accompagnée des « petits troubles divers ». À la suite d'un stress psychologique ou physique (deuil, séparation, perte d'emploi, maladie, accident de voiture, grand refroidissement ou coup de chaleur), les troubles apparaissent brutalement. Lorsque la crise survient, en quelques secondes le spasmo­phile étouffe, tremble, son coeur s'emballe, le sol se dérobe sous ses pieds et il croit parfois sa dernière heure arrivée - ce n'est jamais le cas. S'il se trouve dans un lieu public, la panique le jette dehors. S'il est dans un lieu privé, au bureau ou chez lui, il est paralysé ou pris d'agitation.

BON A SAVOIR !
Lors des premières crises de spasmophilie, c'est la panique, et parfois l'appel désespéré à un proche ou à un service médical d'urgence. L'habitude permet d'acquérir certains réflexes : res­ter au calme, respirer doucement dans un sac plastique et attendre une heure ou deux est souvent suffisant pour que tout rentre dans l'ordre.
La crise de spasmophilie est spectaculaire mais demeure un phénomène exceptionnel. Bien des spasmophiles ont passé leur vie sans souffrir de véritables crises mais simplement de périodes de décompensation, particulièrement au printemps et à l'automne. Ce qui empoisonne littéralement leur vie, c'est la répétition journalière pendant des années de la fatigue, de l'anxiété et de troubles multiples dont la cause demeure non identifiée.


Testez- vous !

Ces deux tests vous permettent de déterminer si vos malaises sont du ressort de la spasmophilie. Si les résultats de ces deux tests sont positifs (au moins quatre réponses positives pour le premier et « oui » aux deux ques­tions du second), vous souffrez bien de spasmophilie.
Test 1


Sensations de souffle coupé ou impression       
OUI
NON
d'étouffement


Sensations d'étourdissement, de vertige, de tête
OUI
NON
vide ou de perte de connaissance


Palpitations ou pouls rapide
OUI
NON
Tremblements ou secousses musculaires
OUI
NON
Transpiration
OUI
NON
Sensation de manque d'air ou d'étranglement
OUI
NON
Nausées ou gêne abdominale
OUI
NON
Douleur ou gêne gastrique
OUI
NON
Déréalisation (sentiment d'irréalité) ou
OUI
NON
dépersonnalisation (être détaché de soi)


Engourdissement ou picotements
OUI
NON
Bouffées de chaleur et/ou frissons
OUI
NON
Douleur ou gêne à la poitrine
OUI
NON
Peur de mourir
OUI
NON
Peur de devenir fou ou de perdre la maîtrise de soi
OUI
NON
        
Test 2


Ces symptômes sont-ils simultanés ?
OUI
NON
Ces symptômes atteignent-ils leur maximum
OUI
NON
dans une période de 10 minutes ?


                            
                            D'après : psychodoc.free.fr




 CE QUE N'EST PAS LA SPASMOPHILIE

La spasmophilie est souvent confondue avec d'autres troubles, pourtant bien distincts, mais qui ont en commun un certain nombre de signes. Il est très important que le médecin établisse le diagnostic différentiel car les traitements varient. Par exemple, la véritable dépression nécessite des antidé­presseurs alors que la « déprime » du spasmophile peut se soigner avec efficacité à l'aide de médecines douces et natu­relles. La dépression nerveuse et ses cousines, somatisation (troubles physiques provoqués par un trouble psychique) et hystérie, comptent parmi les troubles les plus souvent confon­dus avec la spasmophilie. Par ailleurs, la crise de spasmophi­lie ressemble parfois, au premier abord, à l'angine de poitrine, l'infarctus du myocarde, un syndrome abdominal aigu, etc.

La dépression
La dépression se caractérise par la perte du désir dans tous les domaines, souvent associée à un terrible sentiment de culpabilité et de dévalorisation de soi. Le déprimé fait preuve d'un abattement total, d'une sensation de douleur morale, d'une certaine tristesse et surtout d'une indifférence profonde au monde extérieur. Cette indifférence est à l'opposé de ce que ressent le spasmophile, qui est au contraire très sensible à tout ce qui l'entoure. Si certains signes sont communs comme la fatigue, parfois la tristesse, souvent le manque d'appétit et les troubles du sommeil, chez le spasmophile ils ne sont pas permanents et ont généralement une cause directe. Par exemple, le spasmophile est triste, voire déses­péré parce qu'il n'en peut plus de la répétition et de l'« incura­bilité » de ses troubles. Le dépressif, lui, ne sait pas d'où vient sa tristesse. Le spasmophile veut agir mais il ne le peut pas, le dépressif, lui, n'a rien envie de faire, il est en situation de survie. Le spasmophile n'a pas d'idées suicidaires, contraire­ment au dépressif dont le passage à l'acte est toujours à redouter. L'humeur du spasmophile parait changeante, car lorsque ses « symptômes » le laissent tranquille il est capable de concevoir des projets et de profiter d'un moment de plaisir. Le dépressif reste plusieurs mois dans un état malheureuse­ment stationnaire.