COMMENT SAVOIR SI JE SUIS SPASMOPHILE
?
Si vous êtes accablé de nombreux troubles et que votre ou vos médecins peinent à en
localiser la cause et à mettre en place un traitement satisfaisant, vous êtes peut-être
spasmophile. Les points suivants peuvent
vous aider à définir si c'est le cas :
- vos troubles sont apparus à partir d'une période
(par exemple, à la puberté) ou
d'une date précise (tel le jour d'une extraction dentaire) ;
- vos troubles
sont fonctionnels, c'est-à-dire que vos organes
sont en bon état - c'est pour cela
que les médecins ont du mal à
identifier la cause de vos troubles -, mais
ils sont déréglés, ils fonctionnent «
mal » (spasmes intestinaux,
palpitations, douleurs musculaires)
- vos troubles sont variables : ils vont et viennent, disparaissent et
réapparaissent, mais vous n'êtes vraiment jamais très bien.
L'ensemble
de ces symptômes peut générer à la longue une certaine
anxiété, évoluant parfois vers une dépression nourrie par l'impuissance des méthodes classiques à guérir
ces troubles.
Reconnaissez les signes de la spasmophilie
Les signes
associés qui caractérisent la spasmophilie sont nombreux et variables selon le terrain de chaque individu. On en compte
une cinquantaine, qui se répartissent dans huit grands groupes. La description des signes principaux et des caractéristiques de chacun de ces groupes vous
aidera à les reconnaître facilement.
Cette prise de conscience doit intervenir
le plus tôt possible pour agir avant la décompensation. En outre, quels que soient les signes que vous
présentez, il convient toujours de
consulter un médecin pour écarter une cause
organique éventuelle avant de parler de spasmophilie.
La fatigue
C'est le maître
symptôme. Le spasmophile se sent fatigué dès
le matin. Toutefois, il est désireux d'accomplir les tâches qui
l'attendent et se trouve partagé entre le désir d'agir qui l'habite et l'incapacité qui le frappe. Il lui
semble qu'une chape de plomb
l'empêche de se lever. Au cours de la journée, sa fatigue évolue en dents de scie, avec des pics situés
généralement vers la fin de la matinée et de l'après-midi. Elle ne cédera curieusement que le soir. Comme dans le cas
d'une dépression, la fatigue du spasmophile est extrême le matin et disparaît le soir, mais, à l'inverse du
dépressif, le spasmophile lutte
contre elle; il veut vivre, bouger et travailler.
Le sommeil du spasmophile est très souvent troublé. Il se caractérise essentiellement par des
difficultés à s'endormir et souvent par des réveils au cours de la nuit ou au petit matin. Ces
insomnies peuvent
durer des années, sans autre cause, et génèrent une fatigue chronique.
L'anxiété
Le spasmophile est très souvent anxieux sans vraiment savoir pourquoi. Il vit sur un
fond d'inquiétude diffuse en appréhendant les événements :
c'est une anxiété d'anticipation. Comme
dans la fatigue, ce fond d'anxiété connaît par moments des points
culminants où il cède la place à une véritable
angoisse. À ce stade, diverses sensations physiques apparaissent
(oppression, boule dans la gorge, vertiges,
spasmes, etc.), ce qui peut déboucher sur la crise tant redoutée.
Les douleurs
Tous les spasmophiles ont eu ou auront mal au dos, et principalement dans les trapèzes. Ces
douleurs sont causées par des contractures dues à leur état de tension musculaire. Leur intensité est variable d'une
personne à l'autre et peut s'avérer invalidante. Noyés dans leur anxiété, les spasmophiles
craignent
constamment une catastrophe qui leur fait rentrer la tête dans les épaules.
Les tressautements nerveux
Le spasmophile se plaint souvent d'avoir les mains qui tremblent, le coin de la bouche et
les paupières qui sautent, etc. Ce
phénomène provient de la contraction spasmodique de petits muscles.
Les spasmes
Les spasmes
sont nombreux et se situent souvent au niveau de
la gorge, des intestins ou de l'appareil gynécologique; c'est la raison
pour laquelle le spasmophile souffre souvent de
maux de ventre, de règles douloureuses ou de l'impression d'avoir une boule dans la gorge.
Les troubles circulatoires
Coeur qui s'emballe, palpitations, extrasystoles (contraction cardiaque), coup
dans la poitrine : le système circulatoire du spasmophile est très
facilement excitable. On observe même parfois
une élévation anormale, mais transitoire, de la tension artérielle.
Les vertiges
Il est courant que le spasmophile se plaigne de sensations bizarres, telle l'impression que
le trottoir sur lequel il marche
n'est pas droit. Il peut aussi craindre de tomber de sa chaise car il ne s'y sent pas en
équilibre, et fréquemment il redoute de s'évanouir lorsqu'il se trouve dans un lieu public, une
foule, au cinéma, etc.
Les signes annexes
Bien d'autres
signes que ceux décrits ci-dessus peuvent être ressentis par le spasmophile : vue troublée, extrémité des doigts qui blanchit lorsqu'il fait froid, cystites
à répétition, perte des cheveux, fragilité des ongles, etc. Enfin,
libido et moral en berne sont
malheureusement monnaie courante chez les spasmophiles.
La crise du spasmophile
C'est un accident aigu qui survient sur un fond de chronicité constitué par la triade infernale
fatigue-insomnie-anxiété, accompagnée des « petits troubles divers ». À la suite d'un stress psychologique ou physique (deuil, séparation,
perte d'emploi, maladie, accident de voiture, grand refroidissement ou coup de
chaleur), les troubles apparaissent brutalement. Lorsque la crise survient, en quelques secondes le spasmophile étouffe,
tremble, son coeur s'emballe, le sol se dérobe sous ses pieds et il
croit parfois sa dernière heure arrivée - ce
n'est jamais le cas. S'il se trouve dans un lieu public, la panique le
jette dehors. S'il est dans un lieu privé, au bureau ou chez lui, il est paralysé ou pris d'agitation.
BON A SAVOIR !
Lors des premières crises de spasmophilie, c'est la panique, et parfois
l'appel désespéré à un proche ou à un service médical d'urgence. L'habitude
permet d'acquérir certains réflexes : rester au calme, respirer doucement dans un
sac plastique et attendre une heure ou deux
est souvent suffisant pour que tout rentre dans l'ordre.
La crise de spasmophilie est spectaculaire mais demeure un phénomène exceptionnel. Bien des
spasmophiles ont passé leur vie sans
souffrir de véritables crises mais simplement de périodes de décompensation,
particulièrement au printemps et à
l'automne. Ce qui empoisonne littéralement leur vie, c'est la répétition
journalière pendant des années de la fatigue, de l'anxiété et de troubles multiples dont la cause demeure non identifiée.
Testez- vous !
Ces deux tests vous permettent de déterminer si vos malaises sont du ressort de la spasmophilie. Si les résultats de ces deux tests sont positifs
(au moins quatre réponses positives
pour le premier et « oui » aux deux questions du second), vous souffrez bien de spasmophilie.
Test 1
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Sensations de souffle coupé ou impression
|
OUI
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NON
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d'étouffement
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Sensations
d'étourdissement, de vertige, de tête
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OUI
|
NON
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vide ou de perte de connaissance
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Palpitations ou pouls rapide
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OUI
|
NON
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Tremblements
ou secousses musculaires
|
OUI
|
NON
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Transpiration
|
OUI
|
NON
|
Sensation de manque d'air ou d'étranglement
|
OUI
|
NON
|
Nausées ou gêne abdominale
|
OUI
|
NON
|
Douleur ou gêne gastrique
|
OUI
|
NON
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Déréalisation
(sentiment d'irréalité) ou
|
OUI
|
NON
|
dépersonnalisation (être détaché de soi)
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||
Engourdissement
ou picotements
|
OUI
|
NON
|
Bouffées de chaleur et/ou frissons
|
OUI
|
NON
|
Douleur ou gêne à la poitrine
|
OUI
|
NON
|
Peur de mourir
|
OUI
|
NON
|
Peur
de devenir fou ou de perdre la maîtrise de
soi
|
OUI
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NON
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Test 2
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||
Ces symptômes sont-ils simultanés ?
|
OUI
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NON
|
Ces symptômes atteignent-ils leur maximum
|
OUI
|
NON
|
dans
une période de 10 minutes ?
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D'après : psychodoc.free.fr
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CE QUE N'EST PAS LA SPASMOPHILIE
La spasmophilie est souvent confondue avec d'autres
troubles, pourtant bien distincts, mais qui ont en commun un certain nombre de signes. Il est très important
que le médecin établisse le
diagnostic différentiel car les traitements varient. Par exemple, la
véritable dépression nécessite des antidépresseurs
alors que la « déprime » du spasmophile peut se soigner avec efficacité
à l'aide de médecines douces et naturelles. La dépression nerveuse et ses
cousines, somatisation (troubles physiques provoqués par un trouble psychique)
et hystérie, comptent parmi les troubles
les plus souvent confondus avec la
spasmophilie. Par ailleurs, la crise de spasmophilie ressemble parfois, au premier abord, à
l'angine de poitrine, l'infarctus du myocarde, un syndrome abdominal
aigu, etc.
La dépression
La dépression se caractérise par la perte du désir dans tous les domaines, souvent associée à un terrible sentiment
de culpabilité et de dévalorisation de soi.
Le déprimé fait preuve d'un abattement total, d'une sensation de douleur
morale, d'une certaine tristesse et surtout d'une indifférence profonde au monde extérieur. Cette indifférence est à
l'opposé de ce que ressent le
spasmophile, qui est au contraire très sensible à tout ce qui l'entoure. Si certains signes sont communs comme la
fatigue, parfois la tristesse, souvent le manque d'appétit et les troubles du sommeil, chez le spasmophile ils ne sont pas permanents et ont généralement une
cause directe. Par exemple, le
spasmophile est triste, voire désespéré
parce qu'il n'en peut plus de la répétition et de l'« incurabilité » de ses
troubles. Le dépressif, lui, ne sait pas d'où vient sa tristesse. Le spasmophile veut agir mais il ne
le peut pas, le dépressif, lui, n'a
rien envie de faire, il est en situation de survie. Le spasmophile n'a
pas d'idées suicidaires, contrairement au dépressif dont le passage à l'acte
est toujours à redouter. L'humeur du
spasmophile parait changeante, car lorsque
ses « symptômes » le laissent tranquille il est capable de concevoir des projets et de profiter d'un
moment de plaisir. Le dépressif reste plusieurs mois dans un état
malheureusement stationnaire.